Liste Noire, GAFI, CTAF : La réputation de la Tunisie sujet de manipulations politiciennes
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Contrairement à ce que
laisse entende la campagne de communication engagée par le gouvernement, la
Tunisie n’est pas encore sortie de la liste noire des pays des pays qui
présentent des « carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre
le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En réalité, le pays
n’a obtenu qu’un accord de principe du Groupe d’Action Financière (Gafi), pour
une visite « on site », en septembre 2019.
Le gouvernement a, en
effet, annoncé que le Gafi a fini par reconnaître que le système tunisien de
lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est
globalement saint.
Or, des spécialistes
avertis affirment que la sortie de la Tunisie de la liste "Gafi"
n’est pas encore avérée. Il faudrait attendre la visite du Gafi et ensuite la
décision de ses membres, après leur réunion annuelle, prévue en octobre
prochain. Et même si la Tunisie ne figurait plus sur la liste noire du Gafi,
cela ne signifie pas qu'elle soit retirée celle élaborée par la commission de
l’Union Européenne.
A ce titre, l’économiste
Ezzedine Saidane a, dans une déclaration accordée aux médias, ce vendredi 21
juin 2019, expliqué que les deux listes-celle du Gafi et celle de la commission
de l’Union Européenne, ne sont pas les mêmes et n’obéissent pas aux mêmes
critères.
« IL est vrai,
a-t-il précisé que dans sa classification, l’Europe se base sur les documents
et les décisions du Gafi, mais qu’elle n’est pas tenue d’obéir aux mêmes
critères utilisés pour le classement du Gafi ».
D’autres observateurs de
la scène politique estiment qu’il y a manipulation de l’opinion publique, et
que Youssef Chahed, chef du gouvernement, « cherche une brindille positive
afin de secouer un peu les sondages qui ne lui sont pas du tout favorable.
Depuis 17 mois, la
Tunisie tente de mettre en œuvre les recommandations exigées par le GAFI qui
sont au nombre de 40. Au jour d’aujourd’hui, seule 29 recommandations ont été
respectés. On aspire arriver à 39, avant la prochaine visite du Gafi, en
septembre prochain.
On notera que le Gafi a,
quand même laisser du temps à la Tunisie pour se conformer à ses exigences (décembre
2017/avril 2019).
Mais, il semblerait que la commission Tunisienne d’Analyse
Financière (CTAF) ne s’est pas totalement focalisée sur le problème pour
activer la sortie de la Tunisie de la liste noire du Gafi et pour cause. Et
pourtant, elle est censée être un organisme officiel supposés être
transparents et travailler pour cette cause. La CtAF qui aurait dû être en première
ligne pour dénoncer ce genre d’agissement et les mettre sur la table, a préféré
se taire et appliquer la politique de l'autruche dans certains dossiers et
crier au scandale dans d’autres.