D'après des ingénieurs, planter un arbre en ville remplace 10 climatiseurs
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La canicule terminée, la chaleur persiste dans les villes. Plutôt que de rajouter des clims, l’Agence pour l'Environnement préconise des végétaux qui feraient gagner jusqu’à 10 degrés, sans polluer.
12°C de plus en ville. Si les journées sont vivables, le thermomètre semble ne pas redescendre la nuit. À juste titre, le béton et le bitume urbains emmagasinent la chaleur en journée et la restituent la nuit. Phénomène connu sous le nom « d’îlots de chaleur urbain ». Alors que la solution se dresse devant nous.
Comme le rappelait récemment Amandine Crambes, ingénieure urbaniste à l’Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie (ADEME), si les centre-villes peuvent être 12 degrés plus chauds que leur périphérie, c’est aussi la faute au manque de végétation. Car les arbres nous protègent d’au moins cinq façons.
Solution branchée. D’abord, il y a l’ombre, une façon évidente de réduire les effets du soleil. La terre recueille les eaux de pluie ou d’arrosage, apportant une fraîcheur immédiate tout en limitant aussi la surface de bitume accumulatrice de chaleur. À long terme, les arbres aspirent une part du CO2 qui contribue au réchauffement climatique. Mais surtout, les arbres transpirent par leurs feuilles et, là encore, l’eau est salvatrice.
« Un arbre mature peut évaporer jusqu’à 450 litres d’eau, éclaire Amandine Crambes. C’est l’équivalent de cinq climatiseurs qui tourneraient pendant vingt heures. »
Lyon arrose et respire. Victime emblématique, Lyon a souffert des onze épisodes de canicule signalés par Météo France depuis 2013. Pour s’éviter les prochaines, la métropole du Rhône a lancé plusieurs mesures test comme des revêtements de trottoirs éclaircis qui captent moins le rayonnement. Elle a surtout planté 3000 arbres par an d’essences provençales, moins gourmandes en eau. Leur arrosage systématique assure que le phénomène d’évapotranspiration se passe bien.
Des capteurs ont été installés dans le quartier de la Part-Dieu et ont enregistré 20 degrés de moins sur les surfaces au sol, avec une chute de la température ressentie d’1 à 2 degrés. Sur les axes végétalisés (par de la pelouse sous les voies de tram ou les ronds-points par exemple), on constate une baisse de 10 degrés à l’ombre. Afin d’enterrer certaines idées dépassées, l’ADEME répète que l’avantage de ces démarches est aussi de ne pas rejeter d’air chaud, à la différence des climatiseurs qui eux contribuent au réchauffement. On débranche ?