Scandal: Paris sans ambassadeur tunisien depuis 6 mois et la France s’interroge
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Quelle signification politique et diplomatique faut-il percevoir derrière la non désignation, depuis six mois, par Tunis d’un ambassadeur à Paris, mais aussi d’un consul général. Paris s’y interroge, n’arrivant pas à décoder le message qu’entend lui envoyer Carthage par ce silence, jugé ''inhabituel'',dans les relations entre les deux pays, sauf en temps de tornades. Depuis le rappel fin novembre dernier de l’ambassadeur Abdelaziz Rassaa et du consul général Ali Lachaal, les deux postes, de haute importance, sont encore vacants.Tant la chancellerie, au 25, rue Barbet-de-Jouy (VIème) que le consulat général, au 17-19, rue de Lübeck (XVIème) attendent vainement leurs nouveaux locataires.
‘’Une vacance qui se fait lourdement ressentir alors que les urgences de la crise sanitaire - avec la gestion des rapatriements - et économique - appelant à la mobilisation de soutiens financiers, ainsi que les perspectives de relocalisation en Tunisie d’entreprises françaises implantées en Asie - nécessite un travail conjoint au quotidien’’, regrette une source parisienne proche des cercles du pouvoir, interrogée par Leaders. D'autres intrigues sont indéchiffrables.
Tandem franco-tunisien au Conseil de Sécurité
« Ce qui brouille davantage le message de Carthage aux yeux de l'Elysée, ajoute notre source, c’est qu’une étroite collaboration diplomatique s’intensifie ces dernières semaines au niveau des ambassadeurs-représentant permanents des deux pays auprès de l’ONU à New-York (ndlr : Kais Kabtani et Nicolas de Rivière) pour porter ensemble devant le Conseil de Sécurité, un projet de résolution pour un cessez-le-feu humanitaire de 90 jours dans les zones de conflits. Ensemble, ils font un travail remarquable. D’ailleurs ces efforts conjoints, sont, aux toutes dernières nouvelles depuis New York mardi soir, sur le point d’aboutir, ce qui sera magnifique, même si une abstention ou deux ne seraient pas à exclure.'' (ndlr Etats-Unis d'Amérique ? Chine?)
« Si le tandem franco-tunisien fonctionne à fond, en toute parfaite entente à New York, aucune conversation téléphonique entre les présidents Kais Saied et Emmanuel Macron n’a eu lieu à ce sujet récemment", souligne cette même source. Elle ne manque pas cependant de relever que le président Saïed a multiplié ces dernières semaines les contacts téléphoniques avec nombre de ses pairs de par le monde, pour mobiliser leur soutien en faveur de ''sa'' résolution. Mais, ce n'est pas la seule interrogation qu'on se pose dans les allées du Quai d'Orsay et au 55 Rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIème), siège de la Présidence (et son annexe au 2, rue de l'Elysée où est installée la Cellule diplomatique).
Le sommet de la Francophonie sera-t-il reporté, malgré les lettres d’invitation envoyées ?
Une autre question importante s’invite avec acuité en ce moment dans les relations tuniso-françaises, à savoir la tenue les 12 et 13 décembre prochain à Tunis du 18ème sommet de la Francophonie, marquant la célébration du 50ème anniversaire de la création de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Alors qu’un report en 2021 aurait été compréhensible (après les jeux olympiques de Tokyo, Expo Dubaï et la conférence COP 26 sur le climat...), la Tunisie a jusque-là maintenu la date initiale. Des lettres d’invitation, datées du mois de février dernier, viennent d’être adressées, il y a queqlues jours seulement aux 88 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’OIF. ‘’Les préparatifs conceptuels de ces importantes assises, auraient bénéficié d’une concertation entre Paris et Tunis, voire d’un soutien technique et logistique de la France’’, confie à Leaders une source parisienne.
Seul le président Kais Saïed qui vient de s’adjoindre un conseiller diplomatique de longue carrière, Othman Jerandi, ancien ambassadeur et ancien ministre des Affaires étrangères, détient la réponse à toutes les interrogations impatientes de Paris, mais aussi des Tunisiens et de nos compatriotes en France dont le nombre est près d'un million de ressortissants, ainsi que des opérateurs économiques des deux rives.